- Posté par lucie carraro
Le Féminisme Et L’humanisme
Préambule sur le mot féminisme
Le féminisme, tel qu'il est défini par le dictionnaire, est l'idéologie qui défend que les femmes doivent avoir les mêmes droits que les hommes.
Il a été élu mot de l'année en 2017 par le dictionnaire américain Merriam-Webster.
Mais ce mot continue de provoquer la chair de poule et des frissons, et dans divers milieux, il est suggéré qu'il vaut mieux parler d'humanisme ou de droits de l'Homme pour faire référence à la recherche de cette égalité entre les sexes.
C'est une façon de prétendre que ce ne sont pas les femmes qui sont exclues depuis des siècles. Et une certaine manière de nier que la question du genre les met sous les feux des projecteurs.
Le plafond de verre
Plus on monte, moins il y a de femmes. Autre exemple de ce système patriarcale est que le monde regorge de magazines et de livres qui disent aux femmes quoi faire, comment être et comment ne pas être si elles veulent attirer les hommes. Aviez-vous remarqué qu'il y a beaucoup moins de guides pour apprendre aux hommes à plaire aux femmes ?
Quand des femmes sont violées ou victimes de violences de genre, beaucoup de personnes les critiquent, en ajoutant : « que faisait une jeune fille dans une chambre avec quatre hommes ? “.
La société a été éduquée à penser que les femmes sont intrinsèquement coupables.
Alors, pourquoi est-il si difficile de s'identifier à un mouvement féministe qui promeut l'égalité, qui vise à mettre fin à la subordination des femmes et qui s'engage pour des sociétés sans discrimination et domination patriarcale ?
Parce que le féminisme interroge les structures de pouvoir et celles qui ont maintenu l'homme au centre de l'expérience humaine. Elle met sur la table le capitalisme de la suprématie masculine sur les femmes, la famille et la société en général, explique une avocate espagnole dans son texte Féminisme genre et patriarcat.
La plupart des courants féministes ne se limitent pas à revendiquer plus de droits pour les femmes et les enjeux féministes, ils s'interrogent aussi sur la façon dont ces droits vont s'exercer et comment ces rapports de force sur la sexualité vont se transformer.
L'une des expressions les plus claires du pouvoir masculin est le langage : le mot « Homme » sert à désigner à la fois le mâle et l'espèce entière. De même, les règles grammaticales permettent au masculin d'inclure le féminin.
« Son but est de remettre les rapports de force entre hommes et femmes au centre de toute interprétation de la réalité. Aussi, suggérer de nouvelles façons de construire les genres qui ne soient pas fondées sur la discrimination ».
L'une de ses prémisses fondamentales est que toutes les personnes ont la même valeur. Bien que tous les êtres humains soient différents, cela ne signifie pas qu'un groupe (les hommes) est plus valorisé au détriment d'un autre (les femmes).
Le pouvoir des gens
Les théories féministes supposent également que l'harmonie et le bonheur sont plus importants que l'accumulation de richesses par le pouvoir et la propriété.
Selon Alda Facio, un autre des stéréotypes centraux du féminisme est « le personnel est politique », inventée dans les années 1960. En effet, la sphère publique est fondamentalement réservée aux hommes pour exercer le pouvoir politique, social et économique, tandis que la sphère privée est aux femmes. À leur tour, ils transitent et gouvernent dans les deux espaces.
« Le personnel est politique » renvoie aussi au fait que les discriminations de genre et les violences subies par les femmes ne sont pas un problème individuel qui concerne la vie privée de chacune. Car ce qui se passe dans l'intimité fait partie d'un problème social et politique qui nécessite des solutions à ce niveau-là.
La vision féministe postule que la subordination des femmes vise à contrôler leur corps et leur sexualité à travers des discours médicaux, juridiques et religieux.
Un exemple de ce contrôle machiste est que, traditionnellement, dans le cadre du mariage, c'est le mari qui détient l'autorité, qui s'est longtemps reflétée dans le devoir d'obéissance de la femme et dans l'impossibilité d'agir seule dans la sphère juridique publique.
Cependant, en théorie, depuis de nombreuses années, l'égalité des femmes ne devrait pas être remise en question, puisqu'elle fait partie de la Déclaration universelle des droits de l'homme approuvée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 1948.
Mais dans la pratique, les différences entre hommes et femmes, résultat de l'anatomie de l'un et de l'autre, suite à une différence sur un chromosome, ont été utilisées pour entretenir l'injustice des rapports sociaux de domination.
Pendant des siècles, on a insisté sur le fait que les femmes étaient biologiquement inférieures aux hommes.
Le féminisme reconstruit la manière dont l'opposition masculin/féminin est symbolisée, tant sur les différences salariales en milieux professionnels que sur la totale capacité de la femme à disposer de son corps à travers le choix d’effectuer un avortement ou exercer leur droit de vote.
En donnant une importance exagérée aux différences biologiques entre eux et en négligeant les multiples similitudes, une valeur différentielle des sexes s’est construite : les bébés à organes génitaux masculins se voient attribuer certaines caractéristiques et les bébés à organes génitaux féminins, d'autres.
Ainsi, alors qu'un comportement agressif, rationnel, actif et public est attendu des hommes, des femmes l’on attend d’elles qu'elles soient douces, émotives, passives et chaleureuses.
Autrement dit, au-delà de l'anatomie, la féminité et la masculinité sont des constructions sociales, et non des caractéristiques naturelles. Le genre, ( symbole des différences sexuelles entre hommes et femmes ), a défini l'un et l'autre, comme des êtres « complémentaires » avec des différences « naturelles » et non comme des égaux.
Le sexe contre le genre
Si la rationalité est attribuée aux hommes, la sensibilité est attribuée aux femmes, si l'espace public leur est attribué, l'espace privé leur est attribué. Les hommes se voient attribuer les caractéristiques et les rôles que la société valorise le plus. Aux femmes, les moins valorisées.
Ou alors, combien y a-t-il de monuments aux morts et combien à la ménagère ? Mais l'interprétation de ces différences physiques n'affecte pas seulement les femmes en les plaçant sur un plan d'infériorité, mais aussi les hommes : en attribuant certaines caractéristiques et certains rôles aux femmes, les hommes sont contraints de s'en passer.
Le combat féministe a explosé précisément du fait qu'en raison des anatomies différentes des hommes et des femmes, il était tenu pour acquis que leurs capacités intellectuelles et leurs rôles sociaux devaient également différer.
Dans la plupart des cultures, la domination de l’homme est à la base de la subordination des femmes, violences conjugales, les harcèlements sexuels subis par ces dernières et d’une part l’oppression économique naissant dans la sphère féministe. A cela s’ajoute la croyance qu'elles sont nées pour une seule tâche : la maternité.
Le genre est un masque avec lequel hommes et femmes dansent mais sur une attrapade inégale.
Le féminisme se bat donc pour un ordre social moins injuste, où les différences ne se traduisent pas en inégalités ou les femmes deviennent esclaves de leur différence sexuelle et ou l’émancipation des femmes est une réalité.
D'autres signes identitaires en découlent, comme l'éducation des enfants et tout ce qui touche à la sphère domestique, comme si c'était naturel chez eux.
C'est-à-dire que le sexe de la femme la place nécessairement au service de la famille et, en définitive, de l'homme.
Il s'agit de différencier la possibilité de la maternité du devoir de la maternité. Et séparer, aussi, la vie sexuelle de la reproduction.
Il en ressort donc que les femmes sont encore plus nombreuses à s'occuper des tâches ménagères tel que la cuisine et ménage.
Les femmes sont-elles nées avec le gène de la cuisine ou ont-elles été socialisées au fil des ans pour penser que la cuisine est leur rôle ?
Le mot de la fin, nous vous le laissons.