Faire Face Au Cyber-harcèlement
En France, le cyberharcèlement est un délit puni par la loi. Les victimes peuvent porter plainte à la police, qui mènera une enquête à ce sujet. Il est également possible de contacter les associations et organismes spécialisés pour obtenir de l'aide et du soutien. Analysons ensemble ce phénomène de société devenu en quelques années, un enjeu de société.
C'est quoi le cyberharcèlement ?
Le cyberharcèlement est une forme de violence qui se produit en ligne, par le biais de diverses plateformes telles que les réseaux sociaux, les forums de discussion, les courriels, les SMS, etc. Il consiste en l'utilisation de la technologie pour menacer, intimider, insulter, humilier ou marginaliser une personne. Les victimes de cyberharcèlement sont souvent confrontées à une pression psychologique importante, qui peut avoir des répercussions graves sur leur santé mentale et leur bien-être physique. Le cyberharcèlement peut être commis par des inconnus, des collègues ou des amis, et peut être motivé par une variété de raisons, notamment la jalousie, la vengeance ou la discrimination.
Le cyberharcèlement touche particulièrement les jeunes, en raison de l'utilisation intensive des réseaux sociaux et du choix souvent malavisé d'évoquer leur vie quotidienne sur internet. Les femmes, en particulier celles qui sont des personnalités publiques, sont également plus susceptibles d'être ciblées.
Selon les chiffres du Ministère de l'Intérieur, en 2019, près de 13 000 cas de cyberharcèlement ont été signalés. Toutefois, de nombreux cas restent non signalés et non poursuivis, du fait de la complexité à identifier les auteurs.
Les plateformes en ligne
On déplore des comportements nuisibles contre les femmes causant du harcèlement en ligne sur les plateformes en ligne, notamment les réseaux sociaux, les blogs, les forums et les jeux en ligne. Ces comportements incluent le cyberharcèlement, le sexting non sollicité (revenge porn ou vengeance pornographique se caractérise par un contenu sexuellement explicite qui est publiquement partagé en ligne sans le consentement de la personne apparaissant sur le contenu, dans le but de se venger), le partage de photos intimes, le trolling (trolls/utilisateurs qui perturbent les discussions par des commentaires inappropriés, agressent verbalement d’autres internautes et versent dans la provocation), le shaming public (humiliation publique), la diffusion de propos haineux et la discrimination.
Malheureusement, ces comportements sont très courants en ligne et affectent souvent les femmes de manière disproportionnée. Certaines des plateformes les plus risquées pour les femmes harcelées comprennent les réseaux sociaux tels que Twitter et Facebook, les sites de rencontre en ligne, les forums thématiques, les groupes de discussion en ligne et les jeux en ligne.
Twitch, une plateforme hostile pour les femmes
En effet, il y a un problème de sexisme sur Twitch, où les femmes sont souvent victimes d'hostilité, de harcèlement et de commentaires dégradants. Il y a plusieurs raisons à cela.
Historiquement, le
jeu vidéo a été perçu comme une activité masculine et les
femmes ont été considérées comme des
intruses dans cet espace. Bien que les
femmes jouent aux jeux vidéo depuis aussi longtemps que les hommes, elles ont souvent été ignorées ou ostracisées par la communauté des joueurs. Pourtant
nombreuses sont celles qui excèlent dans ce domaine.
Le
modèle économique de
Twitch repose sur le fait que les streamers sont de plus en plus nombreux. Les téléspectateurs ont donc plus de choix, ce qui signifie que les
streamers doivent se démarquer de manière plus agressive pour attirer l'attention. Les
streamers féminines dites
streameuses sont souvent considérées comme utilisant leur apparence physique pour attirer des vues, même si cela n'a rien à voir avec leur habileté à jouer.
Les notions de compétence et de mérite sont souvent contestées sur Twitch. Les femmes qui réussissent sur la plate-forme peuvent être accusées d'obtenir des avantages par le biais de leur genre plutôt que par leur compétence. Cela est particulièrement vrai si les femmes ont des sponsors.
Enfin, l'anonymat de l'Internet permet aux trolls de se cacher derrière des pseudonymes pour harceler les femmes et propager des messages haineux. Les femmes sur Twitch sont souvent ciblées en raison de leur genre et sont confrontées à une culture qui normalise le sexisme.
Comment se faire aider
Il existe plusieurs associations, services d'aides et sites internet qui nous permettent de signaler les harceleurs et/ou du contenu
illicite sur Internet. Voici quelques ressources.
Parlons du site
PHAROS (Plateforme d'Harmonisation, d'Analyse, de Recoupement et d'Orientation des Signalements). Il est géré par des policiers et gendarmes spécialisés. Il permet de signaler les contenus illicites se trouvant sur internet.
Ensuite, chaque réseau social a ses propres outils qui permettent de circonscrire qui peut voir ou commenter un post ou qui peut faire une demande de contact. Il est aussi possible de signaler des cas de cyberharcèlement. Il est souvent très simple de bloquer ou de mettre en sourdine un profil et de signaler du cyberharcèlement.
L’Association
e-Enfance protège les mineurs sur internet et informe sur les dangers potentiels (cyberharcèlement, revenge porn…). L’Association propose aux jeunes, leurs parents et les professionnels des interventions en milieu scolaire et des formations sur les usages responsables d’internet et les risques éventuels comme le
cyber-harcèlement, le
cybersexisme et les autres formes de
cyberviolence. Elle opère le
3018, le numéro national pour les victimes de violences numériques. L’
Association e-Enfance est le point d’entrée unique sur tous les enjeux liés aux usages numériques des jeunes et à l’
accompagnement à la parentalité numérique afin que les jeunes puissent profiter d’Internet en toute sécurité.
La médiatisation du raid numérique dirigé contre le chanteur Bilal Hassani en 2019 a contribué à populariser l’application
Bodyguard. Disponible sur
Twitter, YouTube et Instagram, cette application permet de
supprimer les messages haineux et de bloquer les comptes mal intentionnés.
C'est une
application mobile gratuite qui vous protège du cyberharcèlement, des
discours de haine et des
contenus toxiques sur les réseaux sociaux.
Comment lutter contre le harcèlement en ligne ?
Février Furax, est une initiative pour les femmes et portée par deux femmes : Nat_Ali et Joul. Elles souhaitent faire bouger les choses à leur niveau : par le streaming et les communautés en ligne. C’est un espace pour "soutenir, éduquer, soigner, et célébrer".
Février Furax est une campagne lancée en France pour sensibiliser à la lutte contre les violences faites aux femmes et le harcèlement en ligne durant tout le mois de février. En 2023, un peu plus de 50 000 euros ont été récoltés.
Luttons ensemble contre le cyberharcèlement
Pour lutter contre le cyberharcèlement, voici quelques actions simples et utiles :
- Sensibiliser les gens pour qu'ils comprennent que le
cyberharcèlement est un vrai problème.
- Enseigner les bonnes pratiques aux enfants et aux jeunes pour éviter le
cyberharcèlement.
- Encourager les personnes
victimes de cyberharcèlement à parler à quelqu'un de confiance ou à signaler les abus.
- Utiliser les outils offerts par les réseaux sociaux pour signaler et bloquer les utilisateurs
harceleurs.
- Travailler avec les autorités locales pour poursuivre les
harceleurs et leur faire payer pour leurs crimes.
- Éduquer les gens à adopter des comportements plus respectueux de la vie privée et à protéger leurs données en ligne.
Vous l'aurez compris, en France, le cyberharcèlement est considéré comme un comportement inacceptable et illégal. Il est pris très au sérieux par les autorités et peut être puni par la loi. Les agressions verbales, la diffusion de fausses informations, l'intimidation, la menace, l'humiliation, la diffamation et la violence en ligne sont toutes formes de cyberharcèlement reconnues par la loi française. Les victimes de cyberharcèlement peuvent trouver un soutien de la part des associations, des services d'aide et des autorités compétentes, qui sont prêts à les aider à faire face à la situation. En France, il y a une prise de conscience croissante de la gravité du cyberharcèlement et de l'importance de lutter contre ce fléau en éduquant les jeunes et en sensibilisant le public.
