La lutte pour les droits de la femme n’a jamais été autant au coeur de notre société. Alors que le discours sur l’égalité homme/femme concentrait tous les débats, des mouvements féministes sont apparus pour imposer leurs idées par la force et les coups médiatiques. Parmi les organisations féministes qui ont fait beaucoup de bruit ces dernières années, les FEMEN. Mais quels sont exactement les fondements de ce groupe d’activistes ? On vous explique l’histoire des fémens à Paris et dans le monde.
Les débuts du mouvement des FEMEN
Le mouvement a vu le jour en Ukraine dans l’année 2008. Il avait pour objectif de réclamer l’égalité entre homme et femme dans le pays. Ses instigatrices étaient : Anna Hustol, Oleksandra Shevchenko et Oksana Chatchko. Toutes les trois étaient encore dans la vingtaine à l’époque. C’est dire combien elles étaient courageuses pour leur âge.
Étymologiquement parlant, le mot FEMEN vient de l’ukrainien Фемен que l’on a ensuite vulgarisé en FEMEN. Il signifie « cuisse » en référence aux organes génitaux.
L’objectif premier des
FEMEN était avant tout de ne plus taire la douleur ressentie par ces jeunes
filles qui subissaient l’industrie du sexe, conséquence de l’adoption d’une économie de marché dans le pays ukrainien. Voilà d’ailleurs pourquoi durant leur première manifestation, les fondatrices du
FEMEN se sont déguisées en prostituées. Il s’avérait nécessaire d’alarmer la population sur l’ampleur réelle du problème. Et leurs actions ont eu de véritables impacts, car beaucoup se sont senties concernées par ce combat et pas seulement en Ukraine.
Il n’a pas fallu longtemps pour que le mouvement s’étende dans d’autres pays à commencer par la France qui était la première à y apporter un soutien médiatique.
Le succès fulgurant des FEMEN
Si la lutte des FEMEN résultait à la base d’un problème socio-économique écrasant les droits des femmes, cela s’étendait à bien plus au fur et à mesure que le mouvement prenait de l’ampleur. Aujourd’hui, les FEMEN se battent contre les violences faites aux femmes, demain il s’agissait de leurs droits.
Le sexe féminin subissait beaucoup trop d’injustices qui méritaient d’être soulevées : harcèlement sexuel, oppression, violence sexiste, et plus encore. Il était temps de faire entendre cette voix. Voilà pourquoi les manifestations ont conquis un territoire à la fois.
L’Ukraine n’était plus seule dans son combat. Et bien assez tôt, la France la suivait puis ce fut le tour de la Belgique, de la Tunisie, de la Suisse, de l’Italie, du Maroc, de l’Allemagne, de l’Espagne, et du Québec.
Même si les éléments déclencheurs pour chaque pays étaient différents, tous pouvaient être ralliés sous une même bannière, celle du « Féminisme ».
Si beaucoup ont sous-estimé les mouvements au départ, ceux-ci ont bel et bien laissé une trace indélébile sur l’histoire.
Aujourd’hui, même si les FEMEN se font moins entendre, elles continuent leurs batailles, une injustice après l’autre. On les reconnaît facilement avec leurs fleurs dans les cheveux et leur torse à l’air. Une signature qui leur est propre depuis l’année 2009.
Des femmes et des luttes dans ce mouvement féministe
Toutes les sociétés n’ont pas les mêmes problèmes. D’un pays à un autre, les femmes sont confrontées à différents types d’injustice. Les FEMEN ne soutiennent donc pas une seule bataille, mais bien plusieurs. Et la route vers une véritable égalité homme/femme reste longue. Aujourd’hui encore, nous faisons face à de plus grands soucis. Avec la crise de la Covid et à cause du confinement qui s’en est suivi, plusieurs femmes ont été victimes de violence conjugale. En France, des militantes FEMEN ont descendu les rues malgré les risques de contamination.
Au fil du temps, les manifestations des FEMEN connaissent des changements. Si au départ il s’agissait de se fondre dans la masse, actuellement, le but consiste à faire la différence et à rester dans les mémoires. Aux pancartes en carton et en bois se sont substitués les messages écrits à même leur corps complètement nu. De cette façon, la revendication FEMEN passe plus facilement, et ce, en force : droit à l’avortement, permission de sortie, justice face au viol et à la violence faite aux femmes, liberté d’expression, égalité professionnelle et bien plus encore.
Si pour les concernées ces objectifs sont clairs, beaucoup restent dans l’incompréhension. Certains jugent d’ailleurs les véritables buts des FEMEN comme imprécis. Le mouvement fait alors l’objet de plusieurs critiques tant au niveau social que politique.
Les difficultés rencontrées par le groupe féministe FEMEN
Même s’il est vrai qu’il s’agit d’un mouvement innovant pour le féminisme, le FEMEN ne semble pas avoir fait long feu. Après ses débuts en force et son expansion rapide dans le monde entier, on en compte aujourd’hui très peu d’activistes à l’échelle planétaire. Une centaine environ si l’on croit les statistiques.
En Ukraine, les FEMEN sont en outre chassées. Certaines d’entre elles, dont les fondatrices, ont même dû quitter le pays. Une des trois instigatrices est décédée après un suicide. Une perte pleurée par beaucoup. Les deux autres vivent actuellement en France.
Dans ce dernier pays d’ailleurs, les manifestantes peuvent aussi être poursuivies pour exhibition sexuelle. Certaines ont déjà reçu près d’une amende de 1000 euros. Comme quoi, hausser le ton pour se faire écouter coûte cher.
En Turquie, le groupe est également mis sous silence pour des raisons de sécurité. Le mouvement n’étant pas encore très bien accueilli dans des pays comme l’Iran.
Malgré cela, les membres du FEMEN restent aux aguets. Elles n’hésitent pas à faire entendre leurs voix à chaque fois que cela leur paraît nécessaire.
Les mouvements FEMEN peuvent apparaître à tout moment. Ces femmes activistes féministes se manifestent surtout lorsque le silence face à l’injustice n’est pas brisé. Pour la fondatrice Inna Shevchenko, le FEMEN peut rester dans l’ombre tant que les femmes ont le courage de se donner leur opinion.
En effet, les militantes du groupe FEMEN peuvent se la jouer moins « sextremistes » quand les sujets qui méritent débats ne sont pas tus. Pour elles, il n’y a donc pas besoin d’agir si chacune est solidaire envers la cause des autres.
Les
FEMEN ne cessent de combattre pour les
droits des femmes mais pas forcément de la meilleure des manières au vu de leur popularité. Elles poursuivent toutes les formes d’injustices faites au
sexe féminin et n’hésitent pas à utiliser leur corps comme
arme politique. Le combat est juste, mais la façon de diffuser le message importante cependant tout autant. Le
féminisme doit se trouver des voix à la hauteur du débat pour faire avancer les choses.
